OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 [Photos] Hackers sont jolies les quotes du #ccamp11 http://owni.fr/2011/08/22/photos-hackers-sont-jolies-les-quotes-du-ccamp11/ http://owni.fr/2011/08/22/photos-hackers-sont-jolies-les-quotes-du-ccamp11/#comments Mon, 22 Aug 2011 06:17:03 +0000 S. Blanc, O. Noor et JM Manach http://owni.fr/?p=76188 « I am happy. » C’est ainsi que John Gilmore a répondu à notre badine question « comment allez-vous ? », le dernier jour du Chaos Communication Camp. Le co-fondateur de l’Electronic Frontier Foundation et pionnier des logiciels libres résumait l’état d’esprit des participants du meeting géant de hackers qui s’est tenu à Finowfurt, près de Berlin, du 10 au 14 août. Comment ne pas se sentir heureux après 5 jours de rencontres avec des gens qui se font les chiens de garde des libertés numériques et, plus encore, phosphorent sur le monde de demain, dans l’environnement exceptionnel d’une ex-base soviétique transformé en musée de l’aviation à ciel ouvert, métamorphosé la nuit en discothèque géante par la grâce des spotlights, néons, boules disco et autres fumées. On passerait à côté de l’événement si on omettait de signaler la présence de drones s’élevant dans le ciel, et tant pis si certains ont fini crashés : amusez-vous et plantez-vous, qu’il disait, c’est le meilleur moyen d’avancer.

OWNI vous propose de (re)vivre cette semaine effervescente à travers un diaporama des meilleures photos en CC trouvées entre autres sur Flickr, dont celles réalisées par Ophelia Noor pour OWNI, ainsi qu’une sélection des propos les plus marquants des personnes que nous avons interviewées. Vous pourrez retrouver l’intégralité des entretiens en vidéo dans cet article.

Eric Corley, 2006 hacker quarterly

Emmanuel Goldstein est l’ennemi d’État de Big Brother dans le roman d’Orwell, l’homme que tout le monde doit haïr et qui justifie toutes les mesures sécuritaires de cet état totalitaire. C’est aussi le pseudonyme choisit par Eric Corley, figure du mouvement hacker américain et éditeur de la revue 2600.

Sur la multiplication des hackerspaces après le CCC2007 : « Il faut faire perdurer l’enthousiasme après la fin du camp. Il y a tellement de hackerspaces à travers le monde maintenant. Il y a toutes sortes de problèmes de base. Les gens communiquent ensemble et essayent de trouver des solutions pour les résoudre. Un problème qui était auparavant insurmontable ne l’est plus maintenant : financement, inscriptions, trouver un local… Toutes ces questions ont maintenant été résolues. C’est beaucoup plus simple de commencer le processus. »

« Les hackers ont toujours hacké tous types de choses : matériel, logiciels… C’est juste normal de se poser des questions, de présupposer qu’on ne nous dit pas la vérité. Contourner les règles, c’est juste une autre manière de faire les choses. »

« Non, je ne dirais pas que nous sommes plus libres qu’il y a dix ans. La vraie menace ce n’est pas tant les lois, c’est le processus mental. On pense que c’est nécessaire. Mais je pense qu’on peut contrôler ce phénomène en sensibilisant les gens. »

« Je regarde le futur comme quelque chose de foncièrement positif. Les personnes qui sont suffisamment intelligentes pour contourner le système ne représentent pas une menace mais un salut. Je suis sûr qu’avec les bonnes personnes, et il y en a plein autour de nous, on ne va pas se perdre dans une route sombre d’où on ne verrait pas la lumière. »

Attention, décollage de drone. Photo CC Flickr nylk by nc sa.

Birgitta Jónsdóttir, député islandaise

La député islandaise Birgitta Jónsdóttir est à l’origine de l’initiative Islandaise pour la Modernisation des Médias (IMMI), une résolution visant à faire de l’Islande un paradis pour la liberté d’expression, soutenue par WikiLeaks.

À propos des politiques et du numérique : « C’est vraiment inquiétant, ce manque de compréhension et cette pure hypocrisie. Les leaders occidentaux veulent que les Chinois, les Égyptiens, les Syriens ou les Iraniens se comportent d’une certaine façon, mais quand ils ont des problèmes, ils font exactement ce qu’ils dénoncent ! »

« Maintenir la liberté d’informer telle qu’elle devrait être : libre. »

« Je me considère comme une hacker “hors-ligne”, qui hacke le système en tentant de trouver les faiblesses des lois et de les améliorer pour le bien commun. »

« Et il est très important d’aider les gens à être inspirés, de les aider à co-créer leurs sociétés, et de leur donner les outils pour qu’ils y parviennent. »

« Ici, il y a une créativité incroyable, dans tous les aspects de la société, portée par des gens merveilleux. Je me sens vraiment à la maison ici. »

Macro, C-Base

Créé en 1995 à Berlin, le C-Base est un des premiers hackerspace au monde, même s’il se définit davantage comme un makerspace. Fort de 350 membres, il accueille des événements du Chaos Communication Club et des performances artistiques. Macro est leur “chef” actuel.

« Nos idées de l’époque (les 90’s, ndlr) se sont diffusées auprès d’un grand nombre de gens. »

Sur les années à venir : « Je pense qu’il sera plus “normal” de faire partie d’une communauté comme ça, que cela ne saura plus tellement “underground” ou étrange… »

Mitch Altman

Figure historique du hacking, créateur de la TV be gone, une télécommande universelle pour éteindre la télévision, fondateur du hackerspace de San Francisco Noisebridge, Mitch Altman a animé de nombreux workshops durant ce CCC11 dont un atelier soudure destiné aux enfants.

Sur le CCC 2007 : « Je ne suis pas venu ici en pensant que ça marquerait le début d’un mouvement mondial mais ça a été le cas. Trois hackers allemands ont juste fait une conférence sur comment lancer des hackerspaces. Comme nous avons prospéré, d’autres s’y sont mis et ont prospéré, et maintenant ils sont maintenant plus de 900 listés sur hackerspaces.org, tout autour du monde. »

« Ce réseau déjà existant qui va changer le monde comme jamais. »

On peut tout hacker. On peut hacker nos esprits, on peut hacker nos vies, on peut hacker la société et en faisant ça, on apprend le plus possible sur ce qui nous enthousiasme, ce que nous aimons, et nous l’améliorons et le partageons, on peut faire ça, et en le faisant nous pouvons créer plus d’opportunités, pour plus de gens de faire de meilleurs choix pour qu’ils puissent avoir des vies plus épanouissantes. »

John Gilmore

Pionnier des logiciels libres, l’Américain John Gilmore est aussi l’un des co-fondateurs de l’Electronic Frontier Foundation (EFF), la première des organisations de défense des libertés sur le Net. Il s’est aussi illustré en attaquant en justice les mesures de surveillance des passagers aériens mis en œuvre par les autorités américaines sous couvert d’anti-terrorisme.

« La liberté est un mème très puissant. »

« Votre connexion Internet sera probablement implantée sous votre peau dans 20 ans. »

« Le stockage de données se densifie à une telle vitesse qu’il sera possible d’enregistrer tout ce que vous voyez ou entendez au long de votre vie et d’en faire des archives permanentes auxquelles vous pourrez accéder. Une des choses intéressantes avec les humains, c’est qu’ils sont les seuls à pouvoir consulter leurs souvenirs. Les nouvelles technologies respecteront-elles ce principe, ou bien ouvriront-elles l’accès à ces souvenirs à d’autres ? »

« L’organisation de ces technologies et l’organisation notre propre système social pour y faire face seront les vrais défis. » « Sommes-nous assez résilients pour organiser ces systèmes ? » « À long terme, oui. La question est : combien de douleurs devons-nous endurer sur le court terme ? »

CCC soudure

Faire, refaire, défaire, à deux, quatre, six mains. Photo Christopher Schirner cc by sa.

Okhin, Telecomix

Okhin fait partie de Telecomix, qui s’est notamment fait connaître en aidant les Tunisiens et Égyptiens à se connecter à l’internet, au moyen de vieux modems téléphoniques classiques, quand leurs autorités avaient coupé, lors du Printemps arabe, l’accès au Net et au réseaux de téléphonie mobile.

« Il faut s’amuser en défendant les libertés ! Sinon, nous on ne le ferait pas. »

« Le data love est un principe très simple : nous devons aimer nos données, en prendre soin, leur donner la possibilité de se propager, de circuler, d’atteindre leurs objectifs, de ne pas être restreinte à un environnement, un endroit. C’est un peu une version hippie d’une approche de l’informatique où on ne va pas détruire mais construire avec ce que l’on a pour faire circuler des données et propager l’information et la communication partout. »

Rop Gonggrijp

Le Hollandais Rop Gonggrijp est un acteur historique de l’Internet en Europe et une figure hacker majeure. Il a, entre autres, co-fondé le premier FAI pour les particuliers, XS4ALL.

« On a atteint les limites de beaucoup de choses en même temps et nous entrons maintenant dans une ère de déclin et les sociétés vont devoir s’adapter à des circonstances qui évoluent rapidement. La résilience désigne la force et la capacité d’adaptation aux circonstances changeantes, donc une société résiliente est une société qui s’adapte bien et qui a le temps de penser qui a force intérieure utile quand une merde arrive. »

Sur l’évolution de la communauté hacker depuis 2007 : « c’est une grande communauté variée, qui comporte tous ces différents aspects : construire vos propres trucs, comprendre le monde, ça concerne la politique, ça concerne la technologie. En ce qui me concerne, c’est ce qui m’a toujours intéressé. Donc oui, dans un sens, c’est un rêve devenu réalité. »

« Même avec toutes les tentatives d’oppression que l’on voit en ce moment, faites par les gouvernements pour contrôler l’information sur Internet nous avons beaucoup de marge avant que ce soit aussi répressif dans les faits que dans les années 1980. »

James Carlson, School Factory

James Carlson a fondé School Factory, une association américaine non-lucrative qui “construit des communautés qui créent de la valeur et des espaces qui transforment l’éducation.” Hackerspaces, makerspaces, espaces de co-working, avec School Factory, l’esprit hacker souffle dans l’école.

« Les hackers peuvent changer la façon dont l’éducation fonctionne en utilisant les valeurs communautaires qu’ils ont créées la collaboration, le travail manuel pour créer différentes choses et aussi un élément de la culture hacker qui dit que que nous pouvons apprendre de nos échecs. Si l’école et l’éducation pouvaient tirer profit de la valeur de l’échec et l’utiliser comme outil pédagogique elles seraient plus efficaces. »

« Les hackers et les makerspaces sont les écoles du futur, des gens de tous âges s’instruisant ensemble sur des sujets qui les passionnent et partageant leurs expériences et leurs erreurs. »

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En direct depuis le Chaos Communication Camp http://owni.fr/2011/08/10/en-direct-depuis-le-chaos-communication-camp/ http://owni.fr/2011/08/10/en-direct-depuis-le-chaos-communication-camp/#comments Wed, 10 Aug 2011 12:29:46 +0000 S. Blanc, O. Noor et JM Manach http://owni.fr/?p=75892 OWNI a planté sa tente au Chaos Communication Camp pour 5 jours. Le lieu ? Une ancienne base militaire de la RDA, truffée d’avions de l’époque, et reconvertie en musée en plein air. 3500 hackers sont attendus pour ce qui passe pour le plus grand rassemblement du genre en Europe. Stay tuned /-)

Dans les épisodes précédents:

- Jour 1 : Le Storify de l’arrivée de l’équipe d’OWNI sur place
- Jour 2 : Interviews vidéo de James Carlson et de Quentin Noirfalisse
- Jour 3 : Où l’on apprend qu’il y a des enfants dans un campement de hackers et ce qu’est le “Guerrila Knitting”
- Jour 4 : Interviews de John Gilmore (EFF) et de Okhin (Telecomix)
- Jour 5 : Interviews vidéo de Birgitta Jònsdòttir, Macro du C-Base, Mitch Altman, Benjamin de la Quadrature du Net et Eric Corley

Mitch Altman

Le visage serein de Mitch Altman, le créateur de TV-be-gone, figure historique des hackers.

Photo Ophelia Noor CC by sa nc

#cccamp11 Day 5

Eric Corley – 2006 hacker quarterly : « c’est normal de présupposer qu’on ne nous dit pas la vérité. »

Emmanuel Goldstein est l’ennemi d’État de Big Brother dans le roman d’Orwell, l’homme que tout le monde doit haïr et qui justifie toutes les mesures sécuritaires de cet état totalitaire. C’est aussi le pseudonyme choisit par Eric Corley, figure du mouvement hacker américain et éditeur de la revue 2600.

Birgitta Jónsdóttir : “Maintenir la liberté d’informer telle qu’elle devrait être : libre.”

La député islandaise Birgitta Jónsdóttir est à l’origine de l’initiative Islandaise pour la Modernisation des Médias (IMMI), une résolution visant à faire de l’Islande un paradis pour la liberté d’expression, soutenue par WikiLeaks.

Macro: “J’espère que faire partie d’un hackerspace ne sera plus aussi underground”

Créé en 1995 à Berlin, le C-Base est un des premiers hackerspace au monde, même s’il se définit davantage comme un makerspace. Fort de 350 membres, il accueille des événements du Chaos Communication Club et des performances artistiques. Rencontre sous leur tente avec Macro, leur “chef” actuel.

Mitch Altman : « ce réseau de hackerspaces va changer le monde comme jamais »

Figure historique du hacking, créateur de la TV be gone, une télécommande universelle pour éteindre la télévision, fondateur du hackerspace de San Francisco Noisebridge, Mitch Altman a animé de nombreux workshops durant ce CCC11. OWNI l’a attrapé au détour d’un atelier soudure destiné aux enfants.

À lire aussi sur OWNI, une interview de Mitch Altman.

LOL = Lots Of Leds

r0ket, le badge électronique distribué aux participants du CCC, permet de jouer à Space Invaders, entre autres fonctionnalités, et de nombreux hackers l’ont déjà modifié. Benjamin, de la Quadrature du Net, en profite pour nous présenter le LoL, un kit qui permet, notamment, de jouer à Tetris…

#CCCAMP11 – Hack da Rocket badge ! [FR] from Owni on Vimeo.

 

#CCCAMP11 – LoL Shield Arduino [FR] from Owni on Vimeo.

La tente de Telecomix au CCC11.

Photo Ophelia Noor CC by sa nc


#cccamp11 Day 4

John Gilmore

Pionnier des logiciels libres, l’Américain John Gilmore est aussi l’un des co-fondateurs de l’Electronic Frontier Foundation (EFF), la première des organisations de défense des libertés sur le Net. Il s’est aussi illustré en attaquant en justice les mesures de surveillance des passagers aériens mis en œuvre par les autorités américaines sous couvert d’anti-terrorisme.

Okhin, de Telecomix

Okhin fait partie de Telecomix, qui s’est notamment fait connaître en aidant les Tunisiens et Égyptiens à se connecter à l’internet, au moyen de vieux modems téléphoniques classiques, quand leurs autorités avaient coupé, lors du Printemps arabe, l’accès au Net et au réseaux de téléphonie mobile.


#cccamp11 Day 3

Le tricot subversif

Sur un canon de char, autour d’un micro de pilier… lors de cette édition 2011 du CCC, on a vu fleurir de-ci de-là des pièces de tricot. C’est l’œuvre du groupe “Hackers on a needle”. Un art utile, mais pas dans le sens où mémé l’entend : le tricot tient chaud mais en plus, c’est une technique ancestrale de chiffrement de message, bref de l’encryptage ultra-résilient. Explications avec Medusa, Anke, Tessa et leurs amies, autour de pelotes de laine dans la tente d’OpenLeaks.

À voir aussi :
Reportage de Tracks sur le yarn bombing
Images de guerilla knitting
http://yarnbombing.com/
Groupe Flickr Urban knitting

Rop Gonggrijp : « un rêve devenu réalité »

Le Hollandais Rop Gonggrijp est un acteur historique de l’Internet en Europe et une figure hacker majeure. Il a, entre autres, co-fondé le premier FAI pour les particuliers, XS4ALL.

De la cave au jardin d’enfants

Prenez une ancienne base militaire de la RDA, transformée en musée du souvenir des restes de l’aviation crypto-soviétique, et invitez-y quelque 3500 hackers, pendant 5 jours… Bienvenu au Chaos Communication Camp 2011, le plus grand rassemblement de ce type en Europe, et l’un des plus gros dans le monde, organisé par le Chaos Computer Club (CCC), la plus ancienne, la plus influente, et la plus importante des organisations de hackers au monde.

La statue de Lénine ? Ils lui ont rajouté deux platines, un casque, façon DJ. Les arbres et les avions servent d’écran 3D de projection, illuminés, la nuit, de spots de toutes les couleurs. Et le nez de l’un des coucous a été recouvert d’une sorte de chaussette bariolée tricotée par un hacker. Car il y a aussi un atelier “tricot pour les nerds”, et même un projet collaboratif, un peu plus subversif que les pulls de mamie , et on a vu plusieurs “hackeuses” passer le temps en croisant les aiguilles.

Les immenses bunkers aux portes en béton armé, épaisses de plus de 50 centimètres, sont utilisés comme salles de conférence, ou pour accueillir ceux qui veulent connecter leurs ordinateurs à une prise de courant. Entre les deux principaux bunkers, une navette spatiale. Normal : l’objectif affiché, cette année, est d’envoyer dans l’espace un satellite, construit par des hackers, afin d’empêcher quiconque de pouvoir censurer l’Internet. Puis d’envoyer un hacker en orbite, puis sur la Lune…

Utopie ? Pas forcément… La précédente édition avait de fait contribué à révolutionner les pratiques et la perception que l’on se fait de cette communauté. A l’époque, on ne dénombrait “quequelques dizaines de “hacklabs”, ateliers destinés à rendre les gens indépendants des multinationales du web grâce aux logiciels libres, et lieux de démocratisation du hack et de la bidouille, dans des squatts et centres sociaux italiens et espagnols notamment. A Berlin, le C-Base à Berlin, ainsi que le Metalab à Vienne, voulaient donner plus d’ampleur à ce que l’on appelle aujourd’hui les hackerspaces. L’idée : créer des lieux d’échange et de partage pour permettre aux hackers de bidouiller et développer des projets et objets physiques, et plus seulement logiciels.

Que mille hackerspaces fleurissent

Des Américains, venus en 2007 au précédent CCC dans le cadre d’une tournée européenne organisée par Hacker on a plane, une sorte de Croisière s’amuse aérienne pour hackers, y découvrirent ces hackerspaces, et en importèrent le concept aux États-Unis. Aujourd’hui, on en dénombre près de 500 dans le monde, dont plus de 150 aux USA.

Si l’image du hacker reste encore accolée aux questions de sécurité informatique, la réalité est tout autre : ici, on parle et bidouille aussi et surtout la téléphonie, les robots, drones, et tout ce que l’on peut faire ou imaginer avec l’électronique.

Ceux qui ont ramené un téléphone Dect (ces téléphones sans fil utilisés à la maison), ainsi que ceux qui ont désimlocké leurs mobiles, peuvent ainsi utiliser le réseau téléphonique déployé sur la base, et qui permet de téléphoner, gratuitement, entre hackers participants. De vieux postes militaires des années 60, que l’on active à la manivelle, ont même été réactivés.

Plusieurs “dataloos”, sorte de cabine de toilettes, sont installées dans le camp(ing) pour permettre aux hackers de se connecter physiquement au Net, et au courant, depuis la tente. La nuit, sous la pluie, des dizaines restent ainsi assis sous leurs auvents, certains jusqu’à l’aube, devant leurs écrans. D’autres ont dressé d’immenses tentes où ils ont aussi installé fers à souder et autres imprimantes 3D pour triturer micro-contrôleurs et moult autres composants électroniques.

Le badge distribué à l’entrée à chacun des conférenciers ? Un fusée Do-It-Yourself, à monter soi-même, le r0ket, avec un écran de téléphone que l’on customise pour y faire défiler son pseudo, des fractales, générer des mots de passe ou encore… jouer à Space Invaders. Une tente est d’ailleurs dédiée aux jeux vidéos old school. Pour ce que le ludique est le propre du hacker, comme l’avait expliqué Pekka Himanen dans son Éthique hacker.

Finie, l’image du mâle nerd boutonneux greffé à son pizza-Cola devant son PC. Aujourd’hui, la boisson reine des hackers est le Club-Mate, sorte de thé argentin dont le taux de caféine naturelle (20mg pour 100 ml) est censé maintenir les sens en éveil.

Mais surtout, question de génération, de plus en plus de hackers ont aussi des enfants. Car si la majorité des participants sont des hommes, pour partie barbus (dont certains en jupe), le CCC accueille également plusieurs dizaines de bébés et enfants, venus camper avec leurs parents dans l’espace réservé aux familles, et qui ne sont pas les derniers à s’émerveiller devant les nombreux robots, quadricoptères et drones bariolées de Leds colorées qui volent en quasi-permanence au-dessus du Camp.

Par-delà les questions de logiciels et de sécurité informatique, qui continuent bien évidemment à passionner les hackers, l’enjeu, aujourd’hui, est aussi de hacker l’espace physique. L’objectif ? S’amuser, repousser les limites, apprendre à être indépendant de ceux qui fabriquent les objets à notre place, et déployer dans le monde physique les valeurs humanistes de partage et de biens communs qui ont fait la force du logiciel libre et de l’éthique des hackers.

Photos : Ophelia Noor CC by sa nc


#cccamp11 Day 2

James Carlson, « les hacker et les makerspaces sont les écoles du futur »

James Carlson a fondé School Factory, une association américaine non-lucrative qui “construit des communautés qui créent de la valeur et des espaces qui transforment l’éducation.” Hackerspaces, makerspaces, espaces de co-working, avec School Factory, l’esprit hacker souffle dans l’école.

Lancé en mai dernier par quatre jeunes gens sur le site du quotidien belge Le Soir, le bloggeek politics explore la dimension politique de l’Internet, toutes ces initiatives citoyennes qui montent en puissance. Ce projet, soutenu par le Fonds pour le Journalisme, une initiative de l’AJP, et financé par la Communauté française, aboutira à un webdocumentaire en 2012. Interview d’un de ses quatre animateurs, Quentin Noirfalisse.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


#cccamp11 Day 1

Retrouvez notre dossier sur le Chaos Communication Camp 2011 :


Crédits Photo FlickR CC : by-nc-sa Ophelia Noor

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