OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Artistes: donner votre album a du bon http://owni.fr/2011/01/14/artistes-donner-votre-album-a-du-bon/ http://owni.fr/2011/01/14/artistes-donner-votre-album-a-du-bon/#comments Fri, 14 Jan 2011 14:42:33 +0000 Jim Grobecker http://owni.fr/?p=29566 Jim Grobecker développe des stratégies marketing pour des artistes et des marques. Il possède son propre site et publie également sur Music Think Tank.

C’est un fait : tout le monde télécharge de la musique gratuitement.

Sean Parker, connu pour être l’un des fondateurs de Napster a récemment affirmé dans une interview si l’on “regarde les chiffres, c’est entre 4 et 10 milliards de titres qui sont téléchargés illégalement chaque année, contre environ 4 milliards de téléchargements légaux”.

La musique sera toujours présente sur les plateformes de partage de fichiers et les internautes continueront à télécharger de la musique gratuitement, mais pour les artistes, enregistrer est encore plus important qu’avant. Les contenus enregistrés ont une nouvelle raison d’être. En effet, ils ne seront plus une source de revenu directe pour les artistes, mais serviront aux consommateurs de point d’entrée dans la “marque”. Les revenus seront générés par les produits dérivés ou les places de concerts, ou encore par le biais de partenariats avec des marques cherchant à s’associer avec des artistes pour relayer leurs valeurs. La solution au problème du partage de fichiers passe par une meilleur gestion de leurs enregistrements de la part des artistes en créant par exemple sur leur site web une page d’entrée (ou landing page) dédiée à l’hébergement des fichiers en téléchargement.

Votre landing page vous veut du bien.

De nombreux facteurs définissent la manière dont les sites apparaissent dans les moteurs de recherche comme Google ou Bing. Jetons un œil aux facteurs de classement les plus importants qui asseyent l’autorité d’un site (classement basé sur le nombre de liens pointant vers votre site et sur la qualité de ceux ci), afin de souligner l’importance d’avoir une landing page contenant un lien de téléchargement gratuit :

- Les liens entrants : mènent vers votre site depuis d’autres blogs ou sites. Ces liens sont garants de l’utilité et la réelle valeur de votre contenu.  SEOmoz, leader dans le domaine du marketing en ligne et des algorithmes de classement, affirme que dans  24% des cas, le référencement provient de la notoriété globale du domaine, 22%  de la popularité du lien sur la page qui renvoie vers votre site, et 20% du texte utilisé dans ce lien. Les liens représentent donc 66% de la capacité d’un site à apparaître das les résultats d’une recherche.

Exemple : Wikipedia.org apparaît souvent très haut dans les résultats de recherche. Selon le site Yahoo Site Explorer, qui répertorie le nombre de liens d’un site, Wikipedia a plus de 8,2 millions de liens, qui plus est de sources très reconnues. C’est pourquoi Wikipedia apparaît dans les premiers résultats de recherche.

- Mots-clés : ce sont les termes que l’on utilise pour améliorer le référencement en les incluant dans le titre de la page d’entrée, l’url ou partout ailleurs sur la page. Les mots-clé correspondent à 15% environ des algorithmes de référencement. Gardez à l’esprit que même les mots-clés n’ont pas la même valeur que les liens, vous pouvez les contrôler plus facilement que les liens entrants.

Exemple : tapez “Rival Schools Torrent” dans Google et vous verrez que le premier résultat est un lien vers la landing page Piratebay.org. Elle contient les mots “Rival School” dans son titre ainsi que dans l’url ce qui a une incidence sur le référencement de cette page pour cette recherche en particulier.

Les réseaux de partage de fichiers contrôlent les liens de téléchargement gratuit.

Les internautes sont à la recherchent de musique gratuite sur la toile, ce qui bénéficie pour le moment aux sites de partage de fichiers. Il y a 6,2 millions de liens vers Piratebay.org, 6,4 millions pour Isohunt.com, 2 millions pour Utorrent.com et 3,8 millions pour Mininova.org. Ces liens sont attachés à des noms d’artistes et d’albums qui sont des mots clé que les internautes utilisent pour trouver de la musique en ligne. Pour cette raison, les sites de partages de fichiers sont souvent mieux classés dans les recherches que les sites des artistes eux-mêmes. Il suffit d’une fois pour convertir un fans au téléchargement illégal.

Comment capitaliser sur le partage de fichier contrôlé par les artistes ?

Lorsqu’un artiste crée une landing page dédiée contenant un album en téléchargement gratuit, les meilleurs sont souvent linkés. Plus les artistes seront linkés, plus ils supplanteront les sites de file sharing dans les moteurs de recherche et au final détourneront le trafic de ces sites. C’est le principe du file sharing contrôlé par les artistes, qui bénéficie directement aux artistes individuellement. Prenons un exemple :
Girl Talk, aka Gregg Gillis a sorti un nouvel album intitulé “All Day le 15 novembre dernier sur le label Illegal Art en tenant compte de ces concepts. Le disque était gratuit et hébergé sur une landing page, donnant ainsi 4 informations intéressantes:

1. Girl Talk s’est fait linker 14903 fois. Liens qui, sans landing page, auraient orienté vers les sites de file sharing. Le site de Girl Talk a été mentionné par des sites de référence comme Mashable.com et MTV.com, bénéficiant ainsi d’un meilleur référencement.

2. Hausse considérable du trafic le mois de la sortie. En regardant les statistiques grâce à Compete.com, on observe qu’entre mai et octobre, le site avait reçu 3025 visiteurs uniques. Pour le seul mois de novembre, on est passé à 211 111 VU.

3. Lorsque l’on tape “Girl Talk Download” dans Google, la landing page de GT arrive devant les sites de file sharing dans le résultats de recherche. Cela montre que le recours à ces sites devient inutile. C’est exactement comme ça que les artistes devraient utiliser le partage de fichier.

4. Les références à Girl Talk sur les réseaux sociaux ont explosé durant la semaine de sortie de l’album. La semaine du 15 au 22 novembre 2010, on compte 18,5 million de mentions sur Facebook et Twitter, contre 15 tweets la semaine précédente. Ces mentions on développé la “marque”  et encouragé les liens vers le site de l’artiste.

Optimisez votre landing page.

Il est clair qu’un album en téléchargement gratuit attirera les liens et les nouveaux visiteurs. Une landing page bien pensée transformera ces visiteurs en consommateurs. Faites en sorte que cette page soit une meilleure expérience pour l’internaute que les sites de partage de fichiers. Gardez à l’esprit que tout le monde n’attend pas la même chose d’un site web. Chaque visiteur est à un stade différent du processus d’achat. Certains connaissent déjà bien la musique et la “marque”, d’autres non. Considérez le processus d’achat comme un entonnoir. Le contenu enregistré est la partie haute de l’entonnoir, et constitue le point d’entrée dans le cycle d’achat et la marque de l’atiste. Une fois dans l’entonnoir vous devez guider le consommateur jusqu’en bas, jusqu’à la vente.

Les visiteurs qui viennent pour la première fois voudront découvrir l’album. Proposez un formulaire d’inscription à une newsletter, des liens vers vos profils sur les différents sociaux (ShareThis propose un tas de très bons plugins et de boutons personnalisables). Cela permettra à vos consommateurs de rester en contact avec vous et de revenir à la landing page lorsqu’ils seront prêts à passer à l’achat. Pour ces visiteurs “revenants” qui sont tombés amoureux de votre musique, il existe une immense opportunité de vendre du merch, des places de concert, et des coffrets exclusifs réservés aux super-fans. Tout cela doit se trouver sur la landing page. De la bonne musique vous permettra de vendre des produits dérivés.

Enfin, optimisez votre landing page en y plaçant des mots-clé spécifiques pour apparaître correctement dans les recherches. Faites une recherche avec “Google Keyword Tool” (assurez vous que vous avez coché l’option “exact match”). Lorsque vous ajoutez des mots clés sur votre site, mettez vous dans la tête d’un consommateur potentiel à la recherche de nouvelle musique. Essayez de voir à quel niveau de résultat arrive la recherche “votre nom torrent”. Le mot-clé “torrent” fait l’objet d’environ 151 millions de recherches chaque mois. C’est comme ça que les gens cherchent de la musique sur Internet.

Est ce que le fait de vendre 10€ un album qui de toutes façons se retrouvera sur les sites de file sharing a plus de poids que de l’offrir sur le site de l’artiste, générant ainsi un grand nombre de liens vers ce site ainsi que de meilleurs résultats de recherche, des ventes de merch, de places de concert et une présence en ligne plus efficace et durable ? Le partage de fichiers a déjà changé le paysage musical. C’est maintenant aux artistes de changer le paysage du file sharing.

Article initialement publié sur Music Think Tank

Traduction : Loïc Dumoulin-Richet

Crédits photos : FlickR CC Carlos-maya, niklaswikstrom, randradas

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10 conseils pour augmenter vos ventes de merch en concert http://owni.fr/2010/09/30/10-conseils-pour-augmenter-vos-ventes-de-merch-en-concert/ http://owni.fr/2010/09/30/10-conseils-pour-augmenter-vos-ventes-de-merch-en-concert/#comments Thu, 30 Sep 2010 14:33:44 +0000 Marc-André Laporte http://owni.fr/?p=26782 Marc-André Laporte est directeur marketing chez CISM 89,3 fm, radio de Montreal. Il anime également le site Donnetamusique.com. Certaines expressions pourront vous paraître un peu étrange, c’est là tout le charme de nos amis québécois !

Plusieurs disent qu’avec la diminution des ventes d’albums, les musiciens doivent considérer sérieusement la vente de produits dérivés pour augmenter leurs revenus. J’ai déniché 10 trucs intéressants pour améliorer vos ventes lors de vos soirées de performances. Il ne faut pas sous-estimer la table de marchandises située au fond de la salle.

Voici comment améliorer vos ventes et fidéliser vos futurs fans

1) Avoir une mailing list

Sur la table, le plus près possible des curieux, doit être accessible, un crayon et un papier sur lequel est écrit « Liste d’envoi ». Ce n’est pas super compliqué. Si les gens sont curieux pour s’approcher de votre table de marchandises, ils sont sujets à vouloir en apprendre plus sur vous.

2) Accepter les cartes bancaires

Finir par trouver un moyen d’accepter les cartes de crédit plutôt que l’argent comptant. Trop souvent l’argent dans le portefeuille préfère être « investi » pour une broue bien fraîche dans un verre. Plusieurs alternatives sont disponibles aujourd’hui sur le marché transformant votre iPhone/iPod Touch en terminal de carte de crédit. Des services comme Square,ProcessAway, Merchant Swipe and iSwipe sont offerts. Je n’ai testé aucun de ceux-ci mais c’est à considérer. À suivre !

3) Choisir votre emplacement

Insistez pour choisir votre emplacement. Le coin noir de la salle où il n’y a pas de circulation ne vous fera pas gagner 5$. Visez l’inverse, c’est-à-dire  l’endroit où les gens passent constamment. Soyez près du bar.

4) Un membre du groupe au stand

Si possible, laissez une personne du groupe s’occuper de la table de marchandises. Vous n’êtes pas encore Mick Jagger (peut-être) alors ça vous fera que du bien d’échanger avec les gens qui ont payé pour vous voir. Vous remarquerez aussi peut-être que votre talent de vendeur est assez inné.

5) Garder votre table propre

Pensez à votre mère. Conservez la table dans un état impeccable. Propre et avec les items en ordre et les chandails bien exposés. Une table crottée avec de la bière et un poster déchiré ça n’incite pas à la transaction.

6) Etre facile à trouver

Sortez vos couleurs. La salle est sombre. Faites-vous une bannière colorée. Pour une fois que la nappe jaune est utile, utilisez-la !

7) Des produits pour toutes les bourses

N’exagérez pas avec vos prix et essayez d’offrir des produits accessibles mais différents, question d’avoir une bonne gamme de prix. Des macarons à 2$, au vinyle numéroté et autographie à 80$, trouvez de quoi satisfaire tous les portefeuilles.

8 ) Noter toutes vos ventes

Prenez note de l’inventaire de votre petit magasin et assurez-vous que votre caisse balance en fin de soirée. Vous êtes professionnel.

9) Gérer votre stock

Créez et mettez à jour votre inventaire grâce à une fiche Excel de toute votre « merch ». Ceci vous permettra de prévoir les commandes éventuelles ou tout simplement savoir quel item est le plus populaire et vendu!

10) Proposer des objets de collection

Certains fans vont voyager des kilomètres pour voir votre performance, car vous n’arrêterez pas dans leur ville. Apportez lors de chaque spectacle des objets de collections en quantité limitée. 10 posters autographiés et numérotés. 5 boxsets, etc. Ils doivent se sentir privilégiés.

Truc Bonus :

11) Aller au contact du public

Faites une petite équipe de 3-4 personnes et promenez-vous dans la salle. Un chandail du band sur le dos, donnez des macarons, parlez du band, obtenez des adresses courriel et terminez en dirigeant les gens vers la table. C’est technique. C’est de la psy. Ça vous fera vendre un peu plus. Mais gardez ça subtil et agréable car les gens ne viennent pas acheter un char mais bien vous voir et vous entendre !

Inspiré du texte de Jonathan Ostrow, cofondateur de MicControl.

Cet article a été initialement publié sur Donnetamusique.com

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Crédits photo Flickr CC : St. Murse, kjenkinsduffy

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La musique comme simple produit d’appel? http://owni.fr/2010/08/30/la-musique-comme-simple-produit-dappel/ http://owni.fr/2010/08/30/la-musique-comme-simple-produit-dappel/#comments Mon, 30 Aug 2010 13:25:57 +0000 Kévin Lacroix http://owni.fr/?p=26283 Quel est l’avenir de la création musicale?

Voilà la question qui turlupine les personnes qui, comme moi , espèrent ne pas avoir à pointer à Pôle Emploi d’ici quelques mois ou quelques années. C’est d’ailleurs ce que prédisait déjà le prophète Thom Yorke. Enfin bon, tout dépend dans quelle partie du verre on se retrouve. Il y a ceux qui respirent encore et qui se disent qu’il y a encore vachement d’air. Et puis il y a les autres. Ceux qui s’y sont déjà noyés depuis longtemps. C’est vrai que le disque se casse la gueule. En dehors des concerts à 120 euros le billet, la grande majorité des salles de concert se vide.

Alors, on a vu une multitude de solutions intéressantes, innovantes, ou parfois même assez flippantes, voir le jour. Il semble, cela dit, que toutes ces expérimentations, qui seront peut être les business models de demain, se rejoignent sur un point : la valeur de la musique diminuerait petit à petit pour n’avoir presque plus qu’une simple valeur de produit d’appel.

Vous savez… les produits d’appel : ces produits souvent bas de gamme, vendus à bas prix. Ces produits sont utilisés par les commerçants afin d’attirer le client vers un point de vente bien particulier. Bon j’avoue… il arrive aussi que ce soit un produit de qualité sur lequel on pratique un tronçonnage du prix. Cette technique a pour principe une politique de faible marge qui pousse le client à s’intéresser à d’autres produits où la marge est, elle, nettement plus volumineuse (pas folle la guêpe).

Apple est à mon sens l’un des exemples les plus intéressants illustrant ce propos. Prenez iTunes par exemple. Loin de moi l’idée de dire qu’Apple sont de vilains méchants qui abusent de la crédulité des clients (quel commerçant ne l’a jamais fait?) et qu’ils tirent des profits juteux du business culturel … Non ! iTunes est bel est bien une plate-forme qui distribue de la musique (et maintenant des films) à bas prix, d’une qualité pas trop mauvaise. Mais quel intérêt tire ce mastodonte de la high-tech à vendre des produits qui aujourd’hui ne se vendent plus ou mal ? (par rapport aux années glorieuses de la musique enregistrée) Tout ! Effectivement, Apple semblent utiliser la musique et les biens culturels comme produits d’appels dans le simple but de vendre des iPod, des iPhones et maintenant des iPad. Et apparemment ça marche.

Et les artistes alors ?

Il semble que les artistes, dont beaucoup ont vu leurs revenus fondre comme neige au soleil, ont décidé de transformer et d’utiliser leur image publique comme véritable image de marque. Ils utilisent désormais leur musique, non plus comme source de revenus, mais comme produit visant à vendre d’autres produits à plus forte valeur ajoutée.

Le merchandising par exemple devient la principale source financière des artistes de musiques actuelles. Il n’y a encore pas si longtemps, on ne voyait que des CDs, des DVDs, et des tee-shirts sur les stands de merchandising (comme on dit quand on est vrai aficionado des salles de concerts)… la base quoi. Mais internet a permis à certains artistes de transformer leur propre site en véritable vitrine commerciale.

Prenez le groupe KISS par exemple. Leur boutique en ligne est certainement l’une des plus singulière en terme de revenus annexes. Le groupe a réussi un tour de force en utilisant leur image mondialement médiatisée. Connue depuis plus de 30 ans, cette dernière est devenue une marque à part entière. A voir la liste interminable d’objets et de produits proposés dans la boutique… Kiss n’est plus simplement un groupe, c’est carrément un hypermarché ! On peut désormais acheter du simple tee-shirt KISS, au vin KISS, au flipper KISS, et même au cercueil KISS (Dimebag Darell, le légendaire guitariste assassiné du groupe Pantera, est d’ailleurs « l’heureux propriétaire » d’un exemplaire. La classe !). Même Jónsi, surtout connu pour être le chanteur du groupe Sigur Rós vend désormais son propre chocolat !

Aussi très significative, l’opération dont la signature n’est pas inconnue : How to Destroy Angels, le nouveau side project de Trent Reznor avec sa propre femme. Il ont proposé à la sortie de leur premier EP une opération très Nine Inch Nailsesque. En effet, le fan pouvait télécharger l’album gratuitement et légalement contre une adresse email. Mais il pouvait aussi, contre une somme d’argent plus élevée (19 euros en moyenne), avoir le luxe de se payer un tee-shirt en plus de la musique gratuite. Pour vous dire, j’ai moi-même failli craquer.

Et sinon, êtes-vous l’heureux propriétaire des écouteurs Lady Gaga ?! Écoutez-vous votre musique Lady Gaga sur votre iPhone décoré aux couleurs Lady Gaga ? Moi non… mais j’aurais très bien pu. Il faut bien l’avouer, la jeune Stefani a fait de son personnage un véritable empire bien ficelé grâce à une stratégie web des plus convaincantes , avec toujours la musique comme base solide. Il n’y avait plus, pour elle, qu’à se baisser pour ramasser. Pour celle qui a fait de « son » image une véritable marque déposée, la création musicale semble être devenue un accessoire de second plan. Il paraît évident que Gaga ne cherche pas à faire du business musical à l’ancienne comme l’aurait fait un certain Mickael Jackson dans la fleur de l’âge… et surtout 20 ans auparavant. Non, la musique pour L-la blonde platine de 23 ans n’est que la simple fondation d’un immeuble immense fait de revenus annexes et de merchandising à profusion.

Mylène Farmer pourrait presque dire qu’elle lui a tout piqué !

Maynard James Keenan, le charismatique chanteur des groupes « Tool » et « A Prefect Circle », lui non plus ne semble plus vraiment croire au potentiel financier de sa création artistique. Et pourtant, le talent de ses groupes lui ont valu quelques millions d’albums vendus dans le monde entier et des tournées toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Keenan est apparemment un homme lucide. Après la sortie de l’excellent « 10 000 days », le chanteur décide de s’improviser viticulteur pour assurer à sa descendance un avenir et un héritage solide. Les royalties ne sont-elles donc plus suffisantes ? Le disque ne constitue-t-il plus une base solide de revenu ? Vraisemblablement non. Et d’ailleurs, non content d’avoir investi dans un domaine purement rentable, le vin, Maynard J. Keenan a monté en parallèle un projet multi-culturel, multi-média et multi-artistes du nom de Puscifer. Et Keenan ne s’en cache pas, pour lui Puscifer est aussi bien un projet musical qu’une ligne de vêtement, dont Adam Jones (guitariste et principal composteur de Tool) n’est que le simple designer.

Keenan et tous les autres artistes, bien que tous très talentueux, ne semblent justement ne plus croire que seul le talent leur assurera une carrière et une vie stable, ainsi qu’une retraite extravagante. Alors, pourquoi ne pas l’utiliser et élargir leur gamme de produit ?

Loin de moi l’envie de tirer sur l’ambulance. Même si de telles directives n’améliorent en rien la situation presque précaire de l’industrie musicale, si elles permettent à nos artistes tant aimés de continuer à produire de la musique, fusse-t-il pour en vivre directement ou indirectement, et bien vous m’en voyez ravi ! Au fond, c’est tout ce qu’on leur demande non ?
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Ce billet a initialement été publié sur le blog de Kevin Lacroix,http://klxnoway.tumblr.com
Crédits CC flickr : Abdulrahman`?????g?????? ?Jonathan_W

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