Le sourdoreille tour des festivals 2011

Le 7 juin 2011

Cet été, l'équipe de production de Sourdoreille sera en tournée des festivals et vous pourrez suivre leur voyage sur OWNImusic.

Nous avons découvert l’équipe de Sourdoreille il y a quelques temps déjà. Dynamiques, ambitieux et patients, les membres de cette jeune équipe se sont spécialisés dans la vidéo musicale et nous ont proposé de vous faire partager leur voyage estival traditionnel. Du SPOT festival au Danemark à Rock en Seine, ils nous feront découvrir des artistes tout au long de l’été. Un voyage à la fois visuel et sonore.

Sourdoreille, en nous permettant de découvrir des festivals auxquels nous n’aurons probablement jamais l’occasion de nous rendre, a aussi pour ambition de nous montrer les cultures locales par le biais des artistes. L’équipe sélectionne des artistes selon leur pays, puis les présente via des interviews, des captations de live et des sessions acoustiques. Sourdoreille se rendra au festival Papillons de Nuit, aux Eurokéennes, au festival des Vieilles Charrues, à l’Atropolis, à Rock en Seine et à l’Art Rock. Cette année, ils nous emmèneront vers des contrées plus lointaine en couvrant le FME festival au Canada, le festival Gnaoua d’Essaouira au Maroc, ou encore le SPOT festival au Danemark.

Afin d’inaugurer ce voyage au cœur des festivals, nous avons demandé à Sami Battikh de présenter ses projets et son équipe. Et, nous en avons bien évidemment profité pour avoir son point de vue sur des questions que nous nous posons généralement sur OWNImusic.

Pourrais-tu nous présenter ton équipe en quelques lignes  ?

Sourdoreille est un collectif formé depuis 5 ans et qui regroupe aujourd’hui une vingtaine de personnes. Nous sommes tous issus du milieu du journalisme, de l’audiovisuel ou de la culture. L’idée est de mettre nos compétences professionnelles au service d’un projet éditorial fort : une couverture du milieu musical décalée sur le fond, mais avec une exigence sur la forme.

Vous avez fort bien compris le principe du partage, que vous utilisez sans modération afin de vous rendre visible sur le web. Comment faites-vous pour résister à l’automatisme de prendre cet échange pour du vol ?

Nous sommes tous des utilisateurs d’outils de partage, notamment pour la musique. Chacun, à titre personnel, comprend les avantages d’une libre circulation de la culture.

Il était donc assez évident que notre projet, qui a vocation à faire découvrir des artistes que nous soutenons, ne pouvait que s’inscrire dans cette logique.

Cela ne veut pas dire que nous ne nous soucions pas du respect des droits des auteurs et interprètes. Nous précisons à nos interlocuteurs l’exploitation que nous faisons de chacune des vidéos mises en ligne, toutes sous le statut creative contents. Notre intérêt est de rendre nos productions visibles au-delà de notre site, via des relais extérieurs. Après, nous essayons de rester vigilants sur le respect des sources et demandons à chaque fois une citation de l’origine de la production, avec si possible un lien vers notre site.

Comment pensez-vous monétiser votre activité ? Combien de temps avez-vous pris et quels étaient les pré-requis que vous vous êtes fixés avant de penser à quitter vos jobs respectifs ?

Notre site est totalement dépourvu de publicité. Et il n’est pas question d’envisager de faire payer l’internaute pour accéder au contenu.
À partir de là, nous avons fait le pari de développer notre projet éditorial, notamment le concept des web-TV de festivals, en sachant que cette activité resterait déficitaire pendant encore quelques années.

L’idée, c’est donc, pendant ce laps de temps, de développer des activités vidéo annexes génératrices de revenus. Depuis quelques mois, nous avons donc monté une société de production vidéo à destination des professionnels de la musique. Le principe est de profiter de notre savoir-faire, et de notre positionnement privilégié sur le secteur des musiques actuelles, pour offrir aux structures des prestations vidéo de qualité et avec la même réactivité que sur nos web-TV de festival.

À côté de ça, nous développons également d’autres projets : web-documentaires en rapport avec la musique, clips et EPK, réalisation de web-TV de salles de concert, émissions pour des chaînes de télévision ainsi que des formations vidéo.

Depuis septembre dernier, nous sommes deux membres du collectif à avoir quitté nos boulots respectifs pour nous consacrer entièrement à Sourdoreille. Nous avons monté une société sous forme coopérative avec 12 associés. Un troisième permanent va nous rejoindre d’ici le mois de novembre. Les autres associés sont sollicités de façon ponctuelle.

Pourquoi se spécialiser dans le webdoc et la musique ?

Nous ne sommes pas vraiment spécialisés dans le web-doc musical mais plutôt dans la vidéo musicale.
Les web-TV de festivals sont vraiment la colonne vertébrale de cette activité. Mais c’est tout naturellement que nous travaillons depuis quelques mois sur la réalisation de web-doc. Notre collectif n’est pas simplement composé de techniciens vidéo. Nous avons aussi des journalistes et des acteurs culturels. Il était donc assez logique pour nous de mettre à profit ces compétences, de les coupler à nos moyens techniques, pour aller au-delà d’une simple couverture live (concert et acoustique) d’événements musicaux.

Ce genre nous permet d’explorer de nouvelles formes éditoriales. Par exemple, sur le festival Art Rock, qui débute dans quelques jours, nous allons réaliser un documentaire qui s’interrogera sur la place du corps dans la musique.

A quoi va ressembler, selon vous, le futur de la vidéo avec la montée du web ? On ne voit pas encore de “spotify” de la vidéo…

C’est toujours hasardeux de faire des pronostics, surtout lorsqu’il s’agit des nouvelles technologies.

Ce qui nous semble assez sûr, c’est que la musique fait partie des piliers d’internet. Et qu’en même temps, la musique se vit de plus en plus avec la vidéo. Les groupes font ainsi de moins en moins d’albums mais de plus en plus de vidéos (clip, EPK, captation live).

Désormais, pour découvrir un groupe ou un titre en particulier, les internautes ont autant le réflexe de le chercher sur Youtube ou Dailymotion que d’aller sur le Myspace du groupe !

Quand je vous dis “live augmenté”, vous pensez à quoi ?

À un potentiel encore inexploré. Mais plus précisément, pour le moment, à pas grand-chose.
Aujourd’hui, les innovations technologiques n’ont pas vraiment permis d’apporter un réel plus à la couverture vidéo des concerts. Il y a bien eu quelques expériences ces dernières années, mais qui étaient plutôt de l’ordre du gadget que d’un réel progrès.

Tout reste donc encore à inventer. Je pense que la vraie plus-value se fera lorsqu’on arrivera à inclure le spectateur dans la couverture de l’événement. Avec le développement des nouveaux smartphones et des plateformes de streaming en direct via ces appareils (Broacaster, Orson), il devrait être possible, prochainement, d’utiliser ce contenu en direct dans la réalisation d’un live.

Parlez-nous de vos projets de l’été, à quoi s’attendre avec Sourdoreille en tournée ?

Le Sourdoreille web-TV Tour 2011 est déjà lancé. Nous allons couvrir une quinzaine de festivals, avec l’objectif d’offrir un panorama assez varié de l’univers des festivals en France et dans le monde. Nous réaliserons ainsi les web-TV des Vieilles Charrues, des Eurockéennes ou encore de Rock en Seine.

Ready for the trip ;)

Mais à côté de ça, nous couvrirons des festivals de plus petites tailles tels que les Rockomotives, les Indisciplinées ou encore Astropolis. Comme pour le choix des artistes filmés, nous essayons toujours d’offrir une visibilité à des structures plus modestes mais qui nous correspondent artistiquement. Cette année, l’accent sera également mis sur les découvertes à l’étranger avec des web-TV au Danemark, au Maroc ou encore au Canada. Sur ces web-TV, l’idée est de vraiment coller au plus proche de la culture locale.

Quel est le festival ou/et l’artiste dont tu te réjouis le plus ?

C’est vraiment impossible de choisir. S’il fallait ne garder qu’un artiste ou festival sur cet été, peut être faudrait-il retenir les Vieilles Charrues. Le plus grand festival de France fête en effet ses 20 ans, et cet anniversaire promet d’être assez mémorable. Et comme souvent, ce sera tout autant grâce aux artistes qu’au public !

Quelle a été votre plus belle aventure avec Sourdoreille jusqu’à aujourd’hui ?

La couverture du FME au Québec fut un beau projet. C’est un festival à taille humaine, situé à Rouyn, ville minière pleine de charme à quelques heures de Montréal. Nous avions réalisé une web-TV exclusivement consacrée à la scène locale. Et on y retourne cette année !

Un petit aperçu de ce qui vous attend :

Retrouvez Sourdoreille sur : twitter; facebook; site officiel

Crédits photos CC flickr : khürt; asleeponasunbeam

Interview réalisée par Lara Beswick

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